Des romans à dévorer et des histoires à savourer avec un auteur à Grenoble

"Vierge horizon" - "Le dernier violon"

Vierge horizon : une aventure littéraire au IIe siècle

Tout roman est une aventure ; pour le lecteur, mais plus encore pour celui qui l’écrit. J’ai hissé les voiles et suis sorti du port, sans autre plan de navigation que celui de couper l’horizon. J’avais embarqué avec moi deux jeunes filles et un jeune homme, aussi différents que possible les uns des autres. Leur destin était de faire naufrage sur une île déserte, d’y passer quelques années, obligés, pour pouvoir vivre ensemble, de réinventer la civilisation à la mesure des moyens dont ils disposaient ; puis de se retrouver en étrangers dans le monde, trop riches pour lui de ce que la vie leur avait offert, puis repris.

Les îles désertes étant assez rares de nos jours, j’ai cherché la leur en me déplaçant dans le temps. J’ai mis le cap sur la fin du IIème siècle de notre ère, et le début du suivant : une époque en plusieurs points comparable à la nôtre, même si ce genre d’analogies prête facilement le flanc à la critique. L’empire romain, qui vient de traverser une période particulièrement faste, commence à manifester quelques signes de déclin. La mondialisation de son pouvoir et de sa culture, qu’il s’efforce depuis si longtemps d’imposer aux peuples qu’il colonise, commence à s’essouffler : il souffre de mégalomanie. Déjà ses frontières se sont un peu rétractées. La résistance de ceux que son mépris nomme Barbares s’intensifie, présageant leur déferlement qui surviendra tôt ou tard. A l’intérieur, le pouvoir central tient encore bien en mains les rênes, à la faveur d’un certain nombre d’assassinats politiques destinés à asseoir la suprématie d’une nouvelle classe dominante. Mais dès la mort de l’empereur régnant, avant la fin du roman, le fleuron de la civilisation occidentale va révéler ses profondes lézardes et cesser peu à peu de faire illusion.

A cette époque, si la mer Méditerranée est complètement colonisée, l’océan Atlantique est encore vierge ; il n’a livré que ses côtes, et quelques îles proches : la Bretagne, au large de la Gaule (notre actuelle Grande Bretagne) et les îles Fortunées au large de la Maurétanie (nos actuelles Canaries). Au nord-ouest de celles-ci, plus loin des côtes, une île reste inhabitée, inexplorée : celle que nous appelons aujourd’hui Madère, couverte alors d’une forêt primaire. Sans doute des navigateurs ont pu la longer, voire y aborder ; elle n’en est pas moins absolument déserte. C’est là que Lucius, Lydia et Hilda vont échouer après le naufrage du navire, qui a dérivé au décours d’une tempête.

Pendant dix ans, comme Ulysse, j’ai erré au gré des courants et des vents. Au départ, Lucius partageait quelques traits avec celui que j’avais pu être au sortir de l’adolescence ; les autres avaient pour modèles deux jeunes filles que je connaissais bien. Mais peu à peu, chacun des trois prenait son autonomie : au fur et à mesure que progressait l’intrigue, ils prenaient consistance en dehors de moi, et m’imposaient leur manière d’être au monde, elle-même profondément transformée par l’intimité avec les deux autres, et orientant parfois l’intrigue sans que j’aie à m’en mêler.

Je vivais avec eux. Ils m’habitaient en permanence, même quand je ne pensais pas à eux ; ce fut toujours une agréable compagnie. Je les laissais évoluer ensemble, trouver leurs solutions à tous les problèmes que leur posait la situation initiale dans laquelle je les avais placés. Comme toujours, j’écrivais par intermittence : une phrase s’enchaînant à une autre jusqu’à ce que le récit rencontre un obstacle — un tarissement de l’imagination ; un détail technique ou historique imposant de longues recherches ; mais aussi d’autres occupations, d’autres écritures qui éclipsaient celle-là. Pour reprendre la mer, il fallait non seulement avoir dépassé les obstacles, mais aussi attendre que souffle à nouveau le désir de poursuivre cette aventure. Quand c’était le cas, je m’étonnais toujours de retrouver mes personnages aussi familiers que si je ne les avais jamais quittés.


276 pages

Prix public : 22 €

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Le dernier violon : une symphonie littéraire pour le dernier chant d’un luthier

A la suite d’un accident vasculaire cérébral dont il s’est à peu près remis, mais qui lui fait entrevoir le spectre du néant, un luthier qui est aussi romancier décide de mener parallèlement la fabrication de son dernier violon, et l’écriture de son dernier roman.



Il s’agit pour lui de sculpter sa narration : incarner le geste de creuser et d’écrire, dans une conjugaison de la forme et du sens indissociable de toute vraie littérature. Ecrire ne consiste pas à accumuler des mots, mais à élaguer dans le verger de toutes les phrases possibles, à la recherche de la forme qui approcherait au mieux un sens toujours visé, jamais atteint.

 La forme de ce roman est polyphonique ; quatre voix au moins s’y croisent : la vie dans les livres, le théâtre, la psychanalyse et la lutherie. La jeune fille du début y devient femme, puis mère, à travers les joies et les souffrances qu’elle traverse, les questions qu’elle est obligée d’affronter. Je fais le pari que ce personnage de fiction est plus réel que bien des êtres de chair et de sang qui grouillent sans savoir où ils vont dans la fourmilière qu’est devenu notre monde « mondialisé ».


Car la fiction est le tissu même de nos vies, contrairement à ce qu’une idéologie scientiste de bas étage voudrait nous faire croire.


171 pages

Prix public : 18 €

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